Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/170

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S’il n’y avait au fond des choses unité de substance, jamais la matière ne pourrait agir sur la pensée, ni la pensée sur la matière. La matière n’aurait d’action que sur la matière, et la pensée que sur la pensée. S’il n’y avait pas unité de substance, la lumière par exemple ne pourrait se transformer en une sensation du cerveau ; — en un mot, entre la matière et la pensée ne peut exister un abîme, car autrement l’abîme ne serait jamais franchi.




Pensée éternelle, âme des mondes, âme muette ou sonore de tout être vivant, tout commence et finit en toi. Tu brûles sans cesse ce que tu as fait naître, feu dévorant, passion éternelle. Les phénomènes passent : et toi seule tu demeures, et tu survis paisible à tout ce que tu crées.