Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/173

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les autres se traînent dans la nuit ; les uns sont vêtus d’or et vivent près du soleil, les autres se roulent dans les ténèbres, dans l’épouvante et les tempêtes ; mais tous à la fin meurent, s’évanouissent, se fondent dans l’océan de l’air qui les a produits.




J’étais avant ma naissance, et j’étais avant la naissance des choses ; j’étais avec la matière infinie ; chaque atome de mon corps errait à travers l’infini ; et ma pensée flottait dans l’abîme de la Pensée divine, aspirant à la vie, à la liberté, à la solitude, — comme ces êtres plongés dans le fond de la mer, et qui lentement tendent vers la surface lumineuse…