Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La substance de ma chair est éternelle : et mon sang donc est le sang de Dieu ; dans ma pensée planent les vérités éternelles : et ainsi ma pensée est consubstantielle à la Pensée de Dieu.

Je pense, donc je suis consubstantiel à Dieu ; et j’ai cette gloire douloureuse de partager ses rêves, ses infinis désirs, ses passions, et ses joies, — et aussi ses souffrances, et la conscience de son néant, et l’éternité de ses ennuis.




Création, illusion splendide, pareille à ces nuages d’or et de pourpre qu’illuminent un instant les couchers de soleil, et qui si vite s’évanouissent dans l’ombre, comme les générations dans la mort ; création, illusion splendide, figures, apparitions gigantesques, qui se déroulent une heure dans l’infini de la Pensée de