Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/28

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La terre, comme un vaisseau, nous porte, et, au-dessous, qui osera sonder l’abîme sans fond, horrible, silencieux, où flottent tant d’éternités mortes, et d’antiques cieux naufragés ?




Tel qu’un enfant, perdu la nuit dans une forêt, et qui frissonne et tremble devant la profondeur mystérieuse des ombres, dans cette forêt de l’infini, dont les cimes sont fleuries d’étoiles, parfois je marche égaré et comme fou, épouvanté de son silence, et des regards muets que me jettent les choses.




Tu es entré dans le monde étrange des compositions et des décompositions chimiques : ta vie et ta mort terres-