Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/40

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Tous voient le visible, quelques élus seuls, l’invisible, les splendeurs sacrées de l’invisible ! — Pourquoi donc, autour des élus, tous ces condamnés aux ténèbres ?




Pour quelques âmes, qui sentent et qui pensent, combien d’âmes réduites au néant par la dure nécessité de vivre. Pour quelques hommes, qui vraiment représentent l’idéal de l’humanité, en bas, dans les profondeurs humides, tout un douloureux monde d’esclaves, soumis aux puissances cruelles, la Nuit, la Nuit sans étoiles, l’Ignorance, la Fièvre, la Laideur !




Rien n’est froid et sinistre comme la vue de ces longues tables d’amphi-