Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/19

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labours. Seule notre race bovine ouvre et féconde le sol, elle seule exécute les pénibles travaux des champs, car elle ne possède guère d’auxiliaire dans les autres moteurs agricoles.

Éminemment propre à remplir les travaux de la contrée qu’elle habite, elle ne saurait être remplacée à cet effet par le cheval, quoi qu’en aient pu dire d’habiles théoriciens : celui-ci est trop léger, trop irritable, et d’un élevage trop difficile ; son entretien est plus coûteux que celui du bœuf, il succomberait vite à la tâche dans un département aussi accidenté que le nôtre. Le mulet pas plus que le cheval n’est propre aux travaux des champs et pour les mêmes motifs. Sans doute les solipèdes conduisent les travaux agricoles avec beaucoup plus de rapidité, mais ils sont loin de convenir à tous les pays. Dans ce cas, on ne saurait les préférer au bœuf qui, malgré sa lourdeur, est mieux approprié à notre agriculture. Le bœuf offre de plus un avantage que ne pourrait procurer le cheval, du moins de longtemps ; il ne subit pas de moins-value en prenant de l’âge, et il nous fournit sa viande après avoir donné le travail. Le cheval, au contraire, subit un amortissement annuel de 16 à 17% à partir de l’âge de six ans, et l’hippophagie n’est point encore assez répandue pour que l’on espère réaliser quelques bénéfices en le sacrifiant pour la boucherie.

Production. — Aussi dans notre département les animaux de l’espèce bovine sont-ils infiniment supérieurs en nombre aux solipèdes. Les vaches surtout sont en plus grand nombre, et cela résulte de la division des propriétés,