Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/32

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loi d’hérédité les formes et les aptitudes se transmettent d’autant mieux que les animaux sont arrivés à leur plus complet développement. Il se peut encore qu’à cet âge, la vache trop jeune donne des produits de mince valeur.

En pratiquant la sélection comme nous venons de le faire entendre pour développer l’aptitude à la production du lait et pour avoir une conformation plus régulière, il est beaucoup de femelles que l’on devrait éloigner de la reproduction. Partant les considérations physiologiques primeraient les considérations économiques, et il y aurait perte pour l’agriculteur. En entretenant les vaches sans les faire saillir, il éprouverait un déficit considérable ; dans son intérêt mieux vaut donc qu’il en tire tout le parti possible ; seulement les produits seront livrés à la boucherie alors qu’ils ne seront pas issus d’une bonne origine. On ne conservera comme élèves que ceux d’entre eux qui proviendront de vaches bien conformées. La sélection ainsi ne sera nullement entravée dans sa marche.

Pour terminer ce chapitre, peut-être trop long pour le cadre que nous nous sommes tracé, nous répéterons qu’il ne faut rien négliger dans le choix des reproducteurs. De là dépend en grande partie le progrès. On ne doit pas s’attacher exclusivement à la bonne conformation du mâle, mais encore et au même titre à la régularité des formes de la femelle. Virgile a dit depuis longtemps :

Seu quis, Olympiacæ miratus præmia palmæ,
Pascit equos, seu quis fortes ad aratra juvencos,
Corpora præcipue matrum legat.
(Georgiques, L. III).