Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/105

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d’un philosophe instruit des secrets les plus impénétrables de la cabale, l’avide curiosité d’un adepte qui brûle de s’instruire et dont l’attention se communique jusqu’à ses jambes, leur sauteront aux yeux. Ce qui ne leur échappera sûrement pas, c’est le bras du serviteur infernal de Soberano, qui sort d’un nuage pour obéir à son maître, et lui apporter, au premier signal, la pipe qu’il demande ; c’est enfin la facilité du génie de l’artiste à placer si naturellement sur le mur de la chambre l’estampe, heureusement négligée, qui représente cet étonnant effet de la puissance magique.

Que ne pouvons-nous décrire avec la même étendue les chefs-d’œuvre de deux autres génies qui ont prêté leurs crayons séduisants ! Mais pourquoi nous y refuser ? L’esprit d’un dessin, l’expression d’une gravure, ne disent-ils pas presque toujours plus et mieux que les paroles les plus sonores et les mieux arrangées ? Quelles expressions rendraient, comme la gravure, le courage tranquille d’Alvare, que le caverneux Che vuoi n’ébranle point ?

Comment peindre aussi chaudement, en écrivant, son étonnement froid, lorsque, de sa couche rompue, il jette les yeux sur son page charmant qui se peigne avec ses doigts ?