Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/120

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dence ; vous me faites trembler pour vous et pour moi. Quoi ! vous vous exposeriez à évoquer des esprits sans aucune des préparations…

— Eh ! que pourrait-il m’en arriver ?

— Je ne dis pas qu’il dût absolument vous en arriver du mal ; s’ils ont du pouvoir sur nous, c’est notre faiblesse, notre pusillanimité qui le leur donne : dans le fond, nous sommes nés pour les commander.

— Ah ! je les commanderai !

— Oui, vous avez le cœur chaud ; mais si vous perdez la tête, s’ils vous effrayent à certain point…

— S’il ne tient qu’à ne les pas craindre, je les mets au pis pour m’effrayer.

— Quoi ! quand vous verriez le Diable ?

— Je tirerais les oreilles au grand Diable d’enfer.