Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/125

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— Quand tout vous sera soumis ; mais avant ce temps, si la frayeur vous faisait faire une fausse démarche, vous pourriez courir les risques les plus grands. »

Alors il me donne une formule d’évocation courte, pressante, mêlée de quelques mots que je n’oublierai jamais.

« Récitez, me dit-il, cette conjuration avec fermeté, et appelez ensuite à trois fois clairement Béelzébuth, et surtout n’oubliez pas ce que vous avez promis de faire. »

Je me rappelai que je m’étais vanté de lui tirer les oreilles. « Je tiendrai parole, lui dis-je, ne voulant pas en avoir le démenti.

— Nous vous souhaitons bien du succès, me dit-il ; quand vous aurez fini, vous nous avertirez. Vous êtes directement vis-à-vis de la porte par laquelle vous devez sortir pour nous rejoindre. » Ils se retirent.

Jamais fanfaron ne se trouva dans une crise plus délicate : je fus au moment de les rappeler ; mais il y avait trop à rougir pour moi ; c’était d’ailleurs renoncer à toutes mes espérances. Je me raffermis sur la place où j’étais, et tins un moment conseil.

On a voulu m’effrayer, dis-je ; on veut voir si je