Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/160

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En me prescrivant cette formule, elle s’était jetée à mes genoux, me tenait la main, la pressait, la mouillait de larmes.

J’étais hors de moi, ne sachant quel parti prendre ; je lui laisse ma main qu’elle baise, et je balbutie les mots qui lui semblaient si importants ; à peine ai-je fini qu’elle se relève : « Je suis à vous, s’écrie-t-elle avec transport ; je pourrai devenir la plus heureuse de toutes les créatures. »

En un moment, elle s’affuble d’un long manteau, rabat un grand chapeau sur ses yeux, et sort de ma chambre.

J’étais dans une sorte de stupidité. Je trouve un état de mes dettes. Je mets au bas l’ordre à Carle de le payer ; je compte l’argent nécessaire ; j’écris au commandant, à un de mes plus intimes, des lettres qu’ils durent trouver très-extraordinaires. Déjà la voiture et le fouet du postillon se faisaient entendre à la porte.