Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/192

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Le son de la voix, le chant, le sens des vers, leur tournure, me jettent dans un désordre que je ne puis exprimer. « Être fantastique, dangereuse imposture ! m’écriai-je en sortant avec rapidité du poste où j’étais demeuré trop longtemps : peut-on mieux emprunter les traits de la vérité et de la nature ! Que je suis heureux de n’avoir connu que d’aujourd’hui le trou de cette serrure ! comme je serais venu m’enivrer, combien j’aurais aidé à me tromper moi-même ! Sortons d’ici. Allons sur la Brenta dès demain. Allons-y ce soir. »

J’appelle sur-le-champ un domestique, et fais dépêcher, dans une gondole, ce qui m’était nécessaire pour aller passer la nuit dans ma nouvelle maison.