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TRAITÉ DE LA PEINTURE

fin, applique-le sur le vernis, bats bien avec la paume de la main : tu verras reparaître les formes creusées avec le poinçon ; avec la pointe bien aiguisée d’un couteau, découpe gentiment ton or. Ainsi tu feras pour tes autres travaux.

cii.Comment on relève en saillie un diadème avec la chaux sur mur.

Sache que les diadèmes peuvent être relevés en bosse sur l’enduit frais avec une petite truelle de cette manière. Quand tu as dessiné la tête de la figure, prends le compas, décris l’auréole ; puis prends un peu de chaux bien grasse pétrie comme un onguent ou une pâte, et applique cette chaux tout autour assez épaisse vers l’extrémité et plus mince vers la tête ; puis reprends le compas, quand tu as bien poli ta chaux, et avec la pointe du couteau découpe en suivant la trace du compas ; ton relief sera fait ; puis avec une pointe de bois dur fais les rayons autour du diadème. C’est de cette manière qu’on opère sur mur.

ciii.Comment du mur on parvient à peindre sur panneau.

Quand tu ne veux pas orner tes figures avec l’étain, tu peux le faire avec les mordants. J’en parlerai dans leur ordre plus avant et avec soin (tu pourras les employer sur mur, sur tableau, sur verre, sur fer et partout). Je te dirai ceux qui sont solides et peuvent résister à l’air, au vent, à l’eau ; ceux qu’il faut et ceux qu’il ne faut pas vernir.

Mais retournons à notre peinture, et du mur passons aux tableaux ou panneaux, qui est la partie de notre art la plus douce et la plus nette[1], et sois bien per-

  1. La peinture à tempera, dont entreprend de parler Cennino, fut, selon le témoignage de Pline ( lib. xxxv, cap. 10), inventée par Ludius, peintre romain