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PRÉFACE
DU CHEVALIER G. TAMBRONI.

Georges Vasari fut le premier qui parla de Cennino, fils d’Andréa Cennini, né à Colle di Valdelsa, peintre et disciple d’Agnolo, fils de Taddeo, élève de Giotto. Vasari rapporte dans la vie d’Agnolo Gaddi le passage suivant :

« Cennino, fils de Drea Cennini, né à Colle di Valdelsa, apprit la peinture du même Agnolo. Par amour pour son art, il écrivit de sa main un livre, sur la manière de travailler à fresque, à tempera[1], à la colle et à la gomme : en outre, il nous laissa des détails sur l’art du miniaturiste et tous les procédés pour fixer l’or. Ce livre est entre les mains de Giuliano, orfèvre siennois, excellent maître et ami des arts. Au commencement de son livre, Cennino nous donne un traité sur la nature des couleurs minérales et des terres, selon ce que lui apprit Agnolo son maître ; voulant sans doute (parce qu’il ne put parvenir parfaitement à peindre) bien savoir au moins la nature des couleurs, des tempere, des colles, des enduits, et de ces teintes dont nous devons nous garder comme donnant des mélanges dangereux, et en somme beaucoup d’autres avertissements qu’il n’est pas nécessaire de mentionner, toutes ces choses nous étant connues aujourd’hui qu’elles ne sont plus, comme au temps de l’auteur, grands et rares secrets.

» Je n’oublierai pas de faire remarquer qu’il ne fait aucune

  1. Ce mot a été conservé en italien, comme désignant particulièrement dans la langue technique l’encollage à l’œuf.