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DU CH. TAMBRONI

ginal, mais non de manière à ce que les difficultés les plus grandes fussent vaincues. Car partout apparaît ou le difficile de l’écriture primitive, ou l’incapacité du copiste. Pendant que je rends hommage aux observations d’autrui, je dois mentionner l’opinion du prélat Salvatore Betti, qui considère comme additions aux textes faites par les copistes ces mots doubles sous forme de synonymes que l’on rencontre à chaque pas, comme miolo over becchiere, sinopia over porfido, colla over tempera, etc., etc. Je ne suis pas entièrement de son avis. Je pense plutôt qu’en écrivant, Cennino voulut joindre aux dénominations vulgaires de son pays celles usitées dans la langue élégante et polie des Florentins. Et je suis poussé à le croire par le grand nombre de fois qu’il fait ces répétitions et par sa minutie dans toutes les particularités de son écrit.

Quoi qu’il en soit, le soin et l’étude, nous l’espérons, ont rendu le manuscrit intelligible. Je dirai enfin qu’il est de cxlii pages in-folio ; que tout l’ouvrage est divisé en clxxi chapitres, et ces chapitres en livres jusqu’à la fin du cinquième, après lequel on ne trouve plus aucune division. Je soupçonne fortement que les divisions par livres et chapitres et que les différentes rubriques du manuscrit ne sont pas originairement de Cennino, mais bien des copistes. La raison que j’en donne est que quelques-unes des rubriques commencent en parlant à la troisième personne. Ainsi le chap. xxxvi : Corne ti dimostra i colori naturali, etc. Et quand on arrive au chap. cxli, ces rubriques ne se trouvent plus. J’ai dû y suppléer pour l’usage des étudiants et leur intelligence plus aisée de l’ouvrage. Il est vrai que l’on rencontre de telles lacunes dans bien des manuscrits anciens, à cause de la coutume où ils étaient de peindre et ornementer les lettres majuscules et les titres. Les copistes les laissaient en arrière, pour pouvoir les faire plus à leur convenance ou les donner à faire à qui était plus habile qu’eux. Il arrivait que souvent, pour une raison ou pour l’autre, les livres restaient inachevés.

Quoi qu’il en soit de toutes les choses que nous venons de dire, elles ont peu ou point d’importance pour l’art, et elles ne nuisent