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poisson d’avril.

Et la pauvre court toujours, la tête vide, folle, vers sa mère qui seule peut essuyer ses larmes et, désormais, parler avec elle du cher mort.

Mais voilà que devant la porte, sous le prunier en fleurs, se tient son père avec un beau jeune homme.

« C’est toi, Satzuki ! s’écrie Yatsushiro en tombant dans ses bras, à demi pâmée, c’est toi ! Je te retrouve donc, et le mauvais poisson d’avril, l’uwozuhi, avait menti ! Ô mon bien-aimé ! ne me quitte plus. La mer est traîtresse, vois-tu, et ceux qu’elle tient n’ont plus que des pensées jalouses et des paroles trompeuses ! »