Page:Cervantes - L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, traduction Viardot, 1836, tome 1.djvu/430

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mes propos sur madame Dulcinée, laquelle j’aime et révère comme une relique, quand même elle ne serait pas bonne à en faire, et seulement parce qu’elle appartient à votre grâce. — Ne reprends pas ce sujet, Sancho, par ta vie, répondit Don Quichotte ; il me déplaît et me chagrine. Je t’ai pardonné tout à l’heure, et tu sais bien ce qu’on a coutume de dire, à péché nouveau, pénitence nouvelle. »

Tandis qu’ils en étaient là de leur entretien, ils virent venir, le long du chemin qu’ils suivaient, un homme monté sur un âne, lequel, en s’approchant, leur parut être un Bohémien. Mais Sancho Panza, qui ne pouvait voir un âne sans que son âme s’y portât tout entière avec ses yeux, n’eut pas plus tôt aperçu l’homme, qu’il reconnut Ginès de Passamont, et par le fil du Bohémien il tira le peloton de son âne, et c’était