Page:Cervantes - L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, traduction Viardot, 1836, tome 1.djvu/468

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour te déchirer le cœur, que tu la connusses toi-même. En preuve de cette vérité, je veux te citer une strophe du fameux poëte Luigi Tansilo, à la fin de la première partie des Larmes de saint Pierre[1]. Elle est ainsi conçue :

« La douleur augmente, et avec elle augmente la honte dans l’âme de Pierre, quand le jour a paru. Et, bien qu’il ne soit aperçu de personne, il a honte de lui-même en voyant qu’il a péché ; car, pour un cœur magnanime, ce ne sont pas seulement les yeux d’autrui qui excitent la honte ; ne serait-il vu que du ciel et de la terre, il a honte de lui dès qu’il est en faute. »

  1. Luigi Tansilo, de Nola, dans le royaume de Naples, écrivit le poëme des Larmes de saint Pierre (Le Lagrime di San Pietro), pour réparer le scandale qu’avait causé