Page:Cervantes - L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, traduction Viardot, 1837, tome 2.djvu/724

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s’attrister quand ils perdent, dans ce jeu-là, tous grognaient, tous grondaient, tous se maudissaient. — Cela n’est pas étonnant, reprit Sancho ; car les diables, qu’ils jouent ou ne jouent pas, qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, ne peuvent jamais être contents. — C’est ce qui doit être, répondit Altisidore. Mais il y a une autre chose qui m’étonne aussi, je veux dire qui pour lors m’étonna. C’est qu’à la première volée, aucune paume ne restait sur pied, ni en état de servir une seconde fois. Aussi les livres neufs et vieux pleuvaient-ils à crier merveille. L’un d’eux, tout flambant neuf et fort bien relié, reçut une taloche qui lui arracha les entrailles et dispersa ses feuilles. « Vois quel est ce livre, dit un diable à l’autre ; » et l’autre répondit : « C’est la Seconde partie de l’histoire de Don Quichotte de la Manche, composée, non point par Cid Hamet, son premier auteur,