Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/160

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Le jeune enfant de loin croit entendre sa voix,
Et du fond des roseaux, pour le tirer de peine.
Lui répond une voix non entendue et vaine.



XII[1]

A F. DE PANGE[2]


De Pange, c’est vers toi qu’à l’heure du réveil
Court cette jeune idylle au teint frais et vermeil.
Va trouver mon ami, va, ma fille nouvelle,
Lui disais-je. Aussitôt, pour te paraître belle,
L’eau pure a ranimé son front, ses yeux brillants
D’une étroite ceinture elle a pressé ses flancs,
Et des fleurs sur son sein, et des fleurs sur sa tête,
Et sa flûte à la main, sa flûte qui s’apprête
À défier un jour les pipeaux de Segrais,
Seuls connus parmi nous aux nymphes des forêts.


XIII

NÉÈRE


....................
..Tel qu’à sa mort, pour la dernière fois,
Un beau cygne soupire, et de sa douce voix,
De sa voix qui bientôt lui doit être ravie,
Chante, avant de partir, ses adieux à la vie :

  1. Édition 1819.
  2. Le poëte a indiqué qu’il avait l’intention de terminer une idylle (il ne dit pas laquelle) par les vers à F. de Pange que nous plaçons ici. Les précédents éditeurs, sauf M. G. de Chénier, les ont rattachés arbitrairement, mais sans inconvénient d’ailleurs, à la pièce d’Hylas.