Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/171

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Qu’au retour du printemps, dépouillant la prairie,
Des dons du villageois ma tombe soit fleurie ;
Puis, d’une brebis mère et docile à sa main,
En un vase d’argile il pressera le sein,
Et sera chaque jour d’un lait pur arrosée
La pierre en ce tombeau sur mes mânes posée.
Morts et vivants, il est encor pour nous unir
Un commerce d’amour et de doux souvenir.

C’est en songe que la jeune Mnaïs est venue leur dire cela.

.................
Et la blanche brebis de laine appesantie[1]
.................
Syrinx parle et respire aux lèvres du pasteur.



XIX[2]


TRADUCTION


DE LA JOLIE ÉPIGRAMME D’ÉVÉNUS DE PAROS


Ἀτθὶ κόρα, μελίθρεπτε[3]


Fille de Pandion, ô jeune Athénienne,
La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine,
Et nourrit tes petits qui, débiles encor,
Nus, tremblants, dans les airs n’osent prendre l’essor.
Tu voles ; comme toi la cigale a des ailes.
Tu chantes ; elle chante. À vos chansons fidèles

  1. Ce vers et le suivant, recueillis par Sainte-Beuve dans la notice de 1839, ont été rattachés, comme variantes probables, à la pièce précédente.
  2. Édition 1833.
  3. Anal. t. I, p. 166. (Note d’André Chénier.)