Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/180

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Crains la génisse pourpre, au farouche regard,
Qui marche toujours seule et qui paît à l’écart.
Libre, elle lutte et fuit, intraitable et rebelle ;
Tu ne presseras point sa féconde mamelle,
À moins qu’avec adresse un de ses pieds lié
Sous un cuir souple et lent ne demeure plié.

Vu et fait à Catillon, près Forges, le 4 août 1792, et écrit à Gournay le lendemain.


XXXII[1]


TIRÉ DE MOSCHUS


Nouveau cultivateur, armé d’un aiguillon,
L’Amour guide le soc et trace le sillon ;
Il presse sous le joug les taureaux qu’il enchaîne.
Son bras porte le grain qu’il sème dans la plaine.
Levant le front, il crie au monarque des dieux :
« Toi, mûris mes moissons, de peur que loin des cieux
Au joug d’Europe encor ma vengeance puissante
Ne te fasse courber ta tête mugissante. »



XXXIII[2]


....................
Accours, jeune Chromis, je t’aime, et je suis belle,
Blanche comme Diane et légère comme elle !

  1. Edition 1819.
  2. Édition 1819. Ce fragment avait paru auparavant dans une note du Génie du Christianisme (2e partie, livre III, ch. vi), 1802.