En un tel lieu croissent l’orge et le millet…
L’autour et l’oiseleur, ennemis de nos jours,
De ce réduit, peut-être, ignorent les détours ;
Viens…
Je te choisirai moi-même les graines que tu aimes, et mon bec s’entrelacera dans le tien. »
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L’autre a dit à sa sœur : « Ma sœur, une fontaine
Coule dans ce bosquet..........
L’oie ni le canard n’en ont jamais souillé les eaux, ni leurs cris… Viens, nous y trouverons une boisson pure, et nous y baignerons notre tête et nos ailes, et mon bec ira polir ton plumage. » — Elles vont, elles se promènent en roucoulant au bord de l’eau ; elles boivent, se baignent, mangent ; puis, sur un rameau, leurs becs s’entrelacent ; elles se polissent leur plumage l’une à l’autre.
Le voyageur, passant en ces fraîches campagnes,
Dit : « Oh ! les beaux oiseaux ! oh ! les belles compagnes ! »
Il s’arrêta longtemps à contempler leurs jeux ;
Puis, reprenant sa route et les suivant des yeux,
Dit : à Baisez-vous, baisez-vous, colombes innocentes !
Vos cœurs sont doux et purs, et vos voix caressantes ;
Sous votre aimable tête, un cou blanc, délicat,
Se plie, et de la neige effacerait l’éclat. »
XLI[1]
MES MÂNES À CLYTIE
Mes Mânes à Clytie : « Adieu, Clytie, adieu.
Est-ce toi dont les pas ont visité ce lieu ?
- ↑ Vers, Revue de Paris, 1830. Prose, notice de Sainte-Beuve, 1839.