Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/199

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Sur une mer brillante, un ciel semé d’étoiles
À s’approcher de terre enhardit moins les voiles[1] ;
Vers l’ardente Clytie un regard du soleil
La fait moins se pencher sur son disque vermeil,
Que l’éloquent regard d’une belle attentive
N’émeut et n’encourage une muse craintive.
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Brillante comme vous, comme vous calme et belle,

Voici la note qu’écrivait mon père (Louis-Sauveur de Chénier) sur Mme  Coswai en 1819 :

« Milady Coswai était alors une jeune dame anglaise, pleine de grâce et de candeur, qui joignait à la beauté l’amour des beaux-arts et un talent assez distingué pour la peinture qu’elle pratiquait assidûment. Elle a gravé à l’eau-forte, avec esprit et légèreté, divers sujets de sa composition ou tirés des tableaux de Raphaël, Rubens et autres artistes célèbres. Bartolozzi a gravé à la manière du crayon son portrait peint par elle-même. L’enthousiasme des beaux-arts et la beauté du climat déterminèrent cette femme intéressante à se fixer à Rome où l’on croit qu’elle existe encore (1819), et qu’elle continue à cultiver la peinture. »

Les huit vers italiens qui suivent, écrits à la louange de Mme  Coswai, sont d’André.

Le petit manuscrit, qui fut plié en quatre, porte pour suscription : Mme  Coswai, Pall Mail, London ; mais cette suscription n’est pas de la main de l’auteur.

Voici ces huit vers :

Seona e Tamigi, unite al fie sorelle,
D’Arno la figlia ammirano, aurea lira
Cui diè il Febo toscan ; cui lascio Apelle
Vivo pennel per cui la tela spira ;
Che doice canta, e sulle chiavicelle
La dotta mano, e sulle corde gira.
Tue son le muse, o Coswai in Pindo amata ;
Tu grata a Senna, a Tamigi tu grata.

(G. de Chénier.)


  1. Le manuscrit porte cette variante :
    Sait moins à fuir le port encourager les voiles. (Id.)