Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/208

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LV[1]

Tiré d’Ovide, liv, VIII, à la fin.

Allons chanter, assis dans les saintes forêts,
Sous ce chêne orgueilleux, favori de Cérès,
Qui loin autour de lui porte un immense ombrage.
Tu vois, de tous côtés pendant à son feuillage
Couronnes et bandeaux et bouquets entassés,
Doux monuments des vœux par Cérès exaucés.
À son ombre souvent les nymphes bocagères
Viennent former les pas de leurs danses légères ;
Pour mesurer ses flancs et leur vaste contour,
Leurs mains s’entrelaçant serpentent à l’entour :
Et, les bras étendus, vingt Dryades à peine
Pressent ce tronc noueux et dont Cérès est vaine.


.......... La faim,
L’aride faim par qui ne fut point impunie
L’insolente fureur du tyran d’Hémonie,
L’impie Érysichthon qui, sans craindre Cérès,
Osa porter la hache à ces saintes forêts.


LVI[2]


Bacchus se déguisait sous un moins beau visage,
Quand de Tyrrhéniens une troupe sauvage

  1. Éd. G. de Chénier.
  2. Ibid.