Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/221

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Et lorsque le tombeau m’ouvrira ton empire,
De silence et d’oubli n’accuse point ma lyre,
Comme au sage Thébain, divin chantre des dieux.
Mon ombre, pour venir en songe harmonieux
Dicter des vers tardifs consacrés à ta gloire,
N’aura point à sortir de la porte d’ivoire[1].

(V. Pausanias)[2].



LXVI[3]

VÉNUS[4]


TRADUCTION DE LA PREMIÈRE ÉPIGRAMME DE NOSSIS


Rien n’est doux que l’amour, aucun bien n’est si cher
Près de lui le miel même à la bouche est amer.

  1. Pausanias raconte le songe de Pindare qui avait oublié Proserpine dans les hymnes qu’il composa en l’honneur des dieux, et ensuite le songe de la vieille qui écrit l’hymne que le poète mort lui dicte en l’honneur de la déesse.
  2. M. France, dans l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, 10 août 1864, a publié d’autres vers où il est question de Proserpine, d’après une copie faite, dit-il, sur un manuscrit même d’André. Voici ces vers, dont M G. de Chénier a contesté l’authenticité :
    Proserpine incertaine…
    Sur sa victime encor suspendait ses ciseaux,
    Et le fer, respectant ses longues tresses blondes,
    Ne l’avait pas vouée aux infernales ondes.
    Iris, du haut des cieux, sur ses ailes de feu,
    Descend vers Proserpine : « Oui, qu’à l’infernal dieu
    Didon soit immolée ; emporte enfin ta proie.
    ...............
    Elle dit ; sous le fer soudain le crin mortel
    Tombe ; son œil se ferme au sommeil éternel,
    Et son souffle s’envole à travers les nuages.
  3. Édition G. de Chénier.
  4. C’est un titre que nous ajoutons pour relier ces fragments.