Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/230

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Là, quelle muse libre et naïve et fidèle
Peut naître ? Loin du bois, comme si Philomèle
Sous leurs treillages peints dont la main du sculpteur
À ciselé l’acanthe ou le lierre imposteur,
Allait chercher ces sons dont le printemps s’honore,
Délices de la nuit, délices de l’aurore !


LXXIV[1]


Vous, habitants ailés de l’ombre et des bocages,


Jeunes oiseaux… venez… À cette muraille tournée vers l’orient, et le long de laquelle coule une source… j’ai attaché pour vous le grillage d’une volière… Venez… Voulez-vous passer l’année à chercher un peu de grain pour vous nourrir ?… ici vous aurez de la nourriture à foison… J’ai couvert le mur de coquillages… La fontaine descendra en cascades dans les bassins faits avec de plus grandes coquilles, où, le matin, vous baignerez votre tête et vous tremperez vos ailes…


Que te ferai-je ? dis ! babillarde hirondelle !
Veux-tu qu’avec le fer je te coupe ton aile ?
Térée impatient, veux-tu qu’avec mes doigts
Je t’ôte cette langue et l’importune voix
Qui vient, dès le matin, du sommeil ennemie,
À mes songes heureux enlever mon amie ?
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  1. Édition G. de Chénier.