Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/303

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comme l’art de faire des pas gracieux, mais encore de youtes les attitudes du corps et surtout des bras. Si mollia brachia, salta. — Ovide[1].

Me juvat et multo mentem vincire Lyœo,
Et caput in vernâ semper habere rosà.

J’ai étendu ce texte pour y faire entrer plusieurs détails qui m’ont paru neufs dans notre poésie. Ce distique-là est bien beau : mentem vincire Lyœo !

Reine de mes banquets, que ma déesse y vienne.

Je ne sais si l’arrangement de ce vers serait approuvé. Il me paraît précis, naturel et plein de liberté.

Que des fleurs de sa tête elle pare la mienne.

L’image agréable que présente ce vers est tirée d’un distique de Properce dans une autre élégie qui est la 3e du livre Ier. Le voici :

Et modo solvebain nostrâ de fronte coroUas,
Ponebamque tuis, Cinthia, temporibus.

Amis, que ce bonheur, etc…

Le sens de ce morceau est celui de mille endroits d’Ovide et d’Horace.

Un jour, tel est des dieux, etc…

Ce vers et ceux qui suivent ne valent peut-être pas tous ensemble les deux vers de Properce :

A tque ubi jam venerem gravis interceptit ætas
Sparserit et nigras alba senecta comas.

Qu’un sein voluptueux, des lèvres demi-closes
Respirent près de nous leur haleine de roses.

  1. De arte amandi, lib. I, v. 395.