Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/305

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J’ai imité, autant que j’ai pu, ces vers divins d’Ovide :

........nec brachia longo
.....margine terrarum porrexerat Amphitrite.
Métam., lib. I.

Les quatre vers après les deux suivants sont traduits de ce bel endroit des Géorgiques, liv. II.[1]

Unde tremor terris : qua vi maria alta tumescant
Objicibus ruptis, rursusque in se ipsa résidant.

Je n’ose pas écrire mes vers après ceux-là. Le premier des miens est mal fait. Qua vi maria alta tumescent est désespérant.

Si d’un axe brûlant le soleil vous éclaire.

J’aime mieux axe que char. Cela est moins trivial. Les Latins la disent partout. Volât vi fervidus axis. Virg.[2]

Spoliis onerato cœsaris axe. Propert.[3]

L’épithète brûlant me parait heureuse en ce qu’elle représente l’effet que doit produire la présence du dieu du feu, et en même temps la précipitation de son vol.

Si l’ourse au sein des flots craint d’aller se plonger.

Vers mal fait, d’après celui-ci de Virgile :

Arctos oceani metuentes œquore tingi[4].

Les cinq vers suivants me semblent bons, surtout les deux derniers dont je m’applaudis. Ils sont tous tirés de Virgile :

  1. Vers 479-480.
  2. Géorg. III, 107.
  3. Liv. III, élégie III, vers 13.
  4. Géorg. I, 246.