Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/306

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Prœterea tam sunt Arcturi sidera nobis
Hœdoruinque dies servandi, et lucidus Anguis,
Quam quibus in patriain ventosa per œquora vectis
Pontus et ostriferi fauces tentanteur Abydi[1].

Voyez aussi Géorg., liv. I, vers 252.

Quels vers ! et comment ose-t-on en faire après ceux-là ! les miens, si petits et si inférieurs, ont cependant peut-être l’avantage de citer l’Euripe et Malée, lieux célèbres par des naufrages.

Lier à ses ormeaux la vigne paresseuse.

J’ai voulu prendre aux Latins leur suis, qui fait un effet si élégant dans leurs poésies.

Voir à quelles moissons quelle terre est heureuse.

Tournure latine claire et précise. Je ne crois pas qu’on l’eût encore transportée en français. C’est de tout ce morceau le vers que j’aime le mieux.

Où des feux du midi le platane vainqueur
Entretient sous son ombre une épaisse fraîcheur.

Il y a peu d’arbres dont la feuille soit aussi large que celles du platane et du figuier. J’ai traduit dans le second vers ce beau frigus opacum de Virgile[2]. Bien ou mal, c’est ce qui reste à savoir.

L’œillet, la tubéreuse, etc., sont des fleurs d’automne. Je crois que les derniers vers ressemblent à quelque chose qui est dans Tibulle. Mais je ne me souviens pas à quel endroit.

J’ai écrit ces 90 vers et ces notes le 23 avril 1782, avant l’Opéra où je vais à l’instant même.

  1. Georg. I, 204 et suivants.
  2. Égl. 1, V. 53.