Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 1.djvu/397

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ou tel fleuve oriental où il y aurait un morceau sur les charmes de la solitude, et où je décrirais ce que j’aurais vu en Syrie, en Égypte, si j’avais eu le bonheur d’y aller.

Cet ouvrage pourrait commencer par une invocation a la solitude : Ô toi qui habites sous les arbres de… qui fais ceci et cela, qui fais qu’un homme est lui-même et que tous les esprits ne sont pas jetés dans le même moule ; solitude, le véritable élément d’un enfant des neuf sœurs. Je pourrai me représenter environné du souvenir de tous mes amis…

La solitude qui erre à pas lents dans tel ou tel bois, sur telle ou telle montagne, dans telle ou telle vallée.

Cela peut commencer ainsi… mon imagination, viens voir le torrent tomber… échauffons-nous là et chantons. (Mais cela commencera mieux une ode étrangère. Je m’entends bien.)



XCIII[1]

NOTES ET FRAGMENTS

POUR LES ÉLÉGIES ORIENTALES.


Il faut employer cette fable orientale du rossignol amoureux de la rose, à laquelle les poètes persans font de si fréquentes allusions. Il faut imaginer quelque chose pour en rendre raison dans le goût des Métamorphoses d’Ovide ; mais il ne faudrait point que cela fût commun. Peut-être dans les auteurs traduits du persan par Jones ou autre, je trouverai quelque idée.


As-tu vu cette belle ?… qui a telle et telle grâce ?… Je suis le rossignol amant de cette rose.

  1. Éd. G. de Chénier. Le titre a été ajouté par nous.