Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/163

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Tacite, de Sophocle, du Salluste, d’Eschyle qu’il nous faut apprendre à les peindre.


Je voudrais peindre un grand homme, injustement banni, réduit à vivre dans une cabane en quelque lieu sauvage et désert. On a besoin de lui, on va le chercher ; il salue tendrement à l’antique la cabane qui l’a conservé. (Si c’est un chrétien, il faut mêler à cela une sorte de dévotion noble et romanesque.) Il se couvre de gloire. Il a de nouveaux malheurs et meurt misérablement en regrettant son asile.


Cette voix de stentor qui se fait entendre par-dessus une armée[1], il faut appliquer cela à quelqu’un.



L’ART D’AIMER.[2]


CHANT PREMIER


....................
Flore met plus d’un jour à finir une rose.
Plus d’un jour fait l’ombrage où Paies se repose ;
Et plus d’un soleil dore, au penchant des coteaux,
Les grappes de Bacchus, ces rivales des eaux.
Qu’ainsi ton doux projet en silence mûrisse,
Que sous tes pas certains la route s’aplanisse,

  1. Homère, Iliad., liv. V, v 785 et suiv.
  2. Un certain nombre de fragments ont été publiés dans les éditions de 1819 et 1833 ; un plus grand nombre dans l’édition de Gab. de Chénier.