Page:Chénier - Œuvres poétiques, édition Moland, 1889, volume 2.djvu/261

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Charron, qui fut un prêtre et connut la sagesse ;
Montesquieu, ce mortel qu’eût adoré la Grèce,
Et que, dans ce palais qui devrait l’écouter,
sot en écarlate a le front d’insulter ?…[1]
Non, ..... hactenùs.......


Pour son roi, pour son père, il vient te reconnaître[2].
Si dans un rang obscur le destin t’eût fait naître.
Homme bon, vertueux, c’est toi, c’est encor toi[3]
Que la France équitable aurait choisi pour roi.


Ô jour ! s’écriront-ils, jour grand et précieux.
Jour sacré, le plus beau qu’aient fait luire les cieux,
Quand le roi citoyen, l’idole de la France,
Vit chaque citoyen de son empire immense
Lui jurer d’être libre et fidèle à la loi.
Fidèle à sa patrie et fidèle à son roi !
Roi, l’amour des Français, l’honneur du diadème !
Compagne de sa gloire et de son rang suprême,
Reine, couple chéri, contemplez vos bienfaits :
Par vous la liberté naît au sein de la paix !
Vous ne voulez de nœuds, entre vous et la France,
Que d’amour, de respect, de foi, de confiance !
Contemplez vos bienfaits, et qu’en un long oubli

  1. Allusion à la lettre du cardinal de Fleury, lorsque Montesquieu se présenta à l’Académie française.
  2. Le peuple français.
  3. Variante :
    Juste, bon, vertueux, c’est toi, c’est encor toi.