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à toute outrance, le titre seul de l’ouvrage : Anthologie Érotique y suffira sans doute pour les détourner de l’ouvrir : ainsi je ne dois rien avoir à démêler avec eux. Je désire seulement de tout mon cœur, pour ces austères Catons, que leur petite bibliothèque particulière ne renferme pas de livres plus licencieux que celui-ci. »

Après cette courte apologie qui, je l’espère, sera reçue avec faveur, au moins par mes amis, et je ne désire rien de plus, je crois devoir, pour m’acquitter avec conscience de mon rôle d’éditeur, arrêter un moment l’attention du lecteur sur les détails suivans.

Il y a environ une douzaine d’années que le texte de ce petit ouvrage a été donné à Calcutta, accompagné d’un commentaire dont j’ai eu soin d’extraire les gloses les plus intéressantes pour en enrichir mon travail, et lui donner ainsi plus de prix aux yeux du lecteur. Long-tems avant cette époque, j’avais déjà pris connaissance par hasard de cette délicieuse composition d’Amaroû, dans un manuscrit de la Bibliothèque du Roi ; je dis par hasard, car en l’ouvrant je croyais y trouver, à dire vrai, tout autre chose que ce qu’il contient réellement.

En effet, je m’étais figuré, d’après son titre : Centurie d’Amaroû y que c’était un de ces recueils de morale comme il y en a tant chez les peuples orientaux, et qu’il devait être écrit d’un style simple et en Slocas,