Page:Chadourne - L’Amour et le Sablier, 1921.djvu/32

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Une écluse menait dans l’ombre
Sa rumeur, pareille à la mer ;
Au coin du pont, la maison blanche
Me fit le signe de rester.

Les collines nous enserraient
De leur tendre barrière ;
Mais derrière elle, rougeoyaient
Les feux troubles de la gare.

Une goutte de pluie amère
A roulé le long de ta joue ;
Puis l’ombre en sifflant s’est ouverte
Devant ma course solitaire.

Mais un vent tiède s’est levé
À travers les arbres sans feuilles
Et m’a laissé de ton adieu
Un goût de printemps sur les lèvres.