Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/121

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— li)9 — vers. Voici en quels Icrmcs Collelel, le lils, reiitl compte de celle première impression : « Ouelqu'un apporta la Semaine, de du Barlns, cl, oyant dire que c'étoit un livre nouveau, Ronsard fut curieux, quoiqu'il fût engage dans un jeu d'imporlance, de le voir et de l'ouvrir, et, aussy tost qu'il eût lu les vingt ou I rente premiers vers, ravy de ce début si noble et si pumpeux, il laissa tomber sa raquette, et, oubliant celle partie, il s'écria: Oh! que n'ai-je fait ce poëme! Il est temps que lionsard descende du Parnasse et cède la place à du Barlas, que le ciel a fait naître un si grand poêle. »

Il se remet, cepcndani, de ce premier moment d'émotion, et, voyant l'enthousiasme avec lequel les calvinistes, par esprit de parti, et bon nombre d'autres, par une admiration sincère, accueillaient la Semaine, il oublie sou impression première et cherche à dénigi-er son rival. On avait été jusqu'à dire que du Barlas, en une Semaine, en avait fait plus que Ronsard en toute sa vie. Dans son dépit, il adresse à Daurat ce sonnet, où l'on sent le souffle d'un esprit tiigri et mécontent:

Ils ont mciili, Dorât, cimix qui le vciilieal dire Que Ronsard, dont la Musc a conleuté les roys, Sçail moins (|ue du Barlas cl {|u'il ail par sa voix lîcndu ce U'nioignage ennemi de sa Ivre. Ils oui lueuli. Durât; si bas je ne respire.