Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/126

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se réveille et jellc de suprêmes éclairs. N'oublions pas que c'est à elle (pril a adressé son plus char- mant sonnet :

Oiiaïul vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, etc.

Par un dernier surcroît d'inlbrlune, le couilisan est aussi en disgrâce. Henri III se lasse de la poésie de Ronsard. Lui qui, d'abord, avait été l'un de ses plus grands admirateurs, qui aj)j)renait jiar cœur les vers qu'il lui adressait après Montconlour, il fait à Ronsard un des plus grands affronts qu'un poëte puisse recevoir : il lui demande d'écrire en prose! On sait que « le prince avoit institué une assemblée qu'il faisoit deu>: fois la semaine, en son cabinel, j)Our ouïr les hommes les plus doctes qu'il pouvoil, et même quelques dames qui avoient étu- dié sur un problème toujours proposé par celui qui avoit le mieux fait à la dernière dis])ute\ » Henri III chargea Ronsard de soutenir, en sa présence, les vertus actives, contre Desportes, qui devait soute- nir les vertus morales'. Quelle tristesse ne dut pas ressentir le vieux poêle, en se voyant condamne à cette tâche ingrate, en voyant sa prose préférée à ses vers par l'autorité royale, qui exerçait, à ses

' D'Aiibi^nié, Ilistoiri' universelle.

- Ia:s deux discours ont t'ié retrouvés à \;\ liihlio[li("'(|U(' do Co- [wnliniruc.