Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/15

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fin du règne de Louis XII et se développe sous François Ier. Il fait partie d’une génération qui subit l’influence générale, et lorsqu’un jour, il devient à son tour chef d’école, il reste fidèle aux traditions de sa jeunesse. C’est à lui qu’est réservée la gloire de faire éclore, avec tout son éclat, la fleur de la renaissance littéraire.

Nous ne croyons pas sortir des limites de cette étude en jetant en coup d’œil rapide sur l’esprit général du seizième siècle ; en examinant les causes qui ont amené la Renaissance, en disant quelques mots de ses phases diverses, en essayant de déterminer quels furent ses avantages et ses inconvénients. Il nous semble, au contraire, qu’il serait injuste de juger Ronsard isolément, sans tenir aucun compte du milieu dans lequel il a vécu, des influences qu’il a subies. Il en est un peu des poètes comme des plantes ; la foule lit les vers des uns ainsi qu’elle cueille les fruits des autres, pour en extraire le suc, sans s’inquiéter de la manière dont il s’est formé. Mais, comme le botaniste, l’esprit critique aime à remuer le sol, à considérer les racines, à étudier les diverses influences des climats et des temps sur les productions du génie humain.

Un mouvement semblable à celui de la Renaissance n’est pas accidentel ; on peut dire, dans une