Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/150

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(liminulifs ridicules qui d(^pareu( fcs poésies : ros- signolet, nouvelel, elc, qui levienuent sans cesse sous sa plume et causent au lecteur une indicible fatigue. Il espère ainsi se rendre gracieux, tandis qu'en réalité, il n'est que singulier. A force de re- chercher la naïvcié, il tombe dans l'excès contraire, non pas dans rafiélerie, défaut dis dix-huitième siècle, qui ne peut pas se produire au seizième, mais dans une affectation ridicule, dans une re- clierche grotesque. J'aurais, pour ma part, bien préféré « des idylles golbicjues, » c'est à-dire bar- bares, ainsi que Teniendait Boileau, à ce mélange d'enflure et de grossièreté.

Trop souvent, en effet, visant au naïf, il tombe dans la trivialité en employant des mois disgracieux et choquants : c'est ainsi qu'il parlera : des nymphes en vas(]uine, des ergots mi fourchus d'un satyre, d\\

tertre bossu. Un de ses bergers donne les dé- 

tails stiivants sur ses fromages :

L'uiio |);ti( devient cresme et l'autre part se caille; L'une devient l'ioniage, un mol, l'antre seiclié ; \a' mol est |)onr manger, le see ponr le marché.

Est-il une image qui semble mieux convenir à la poésie pastor.de (|ue celle dun pasteur jouant du (■Iialum('au,du Tityro de Vii'gile, parexeinple? Voici