Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/182

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ses rêveries. Il participe à loules les l'êtes; il est l'ornement de la c{)iir, appartient à la maison du roi qu'il amuse I en jours de jihrie, el qui lui com- mande des vers à sa fantaisie, tout en lui laissant, d'ailleurs, jusqu'à un certain point, son libre arbitre. Voilà ce que fut Hoiisard dans sa jeunesse et dans son âge mûr.

Puis ildevientvieux, et alors une réaction s'opèi'e dans ses idées : de la morale épicurienne, il revient à la morale chrétienne, qu'il n'av.iit jamais totale- ment oubliée, au fond, mais qu'il avait fort né- gligée. On se rappelle que, dans ses dernières an- nées, la vie de Ronsard fut exemplaire. A sa mort, il fit venir devant lui tous ses religieux et s'accusa hautement, en leur présence, d'avoii- trop aimé !e monde. Depuis quelque temps déjà, il avait compris le vide d'une exislence tout extérieure et s'était sin- cèrement rapproché de Dieu. Il est, toutefois, assez curieux qu'on ne trouve [)as, dans toutes si'S œuvres, la trace de ce repentir, et qu'il attende le moment même de sa mori pour faire Taveu des fautes qu'il a conmiises pendant sa longue carrière.

Ilonsard songe alors fréquemment à la moi't, mais sans une bien grande émotion, il la considère en chrélieii, ('(tmnu' un simple passage du temps à l'éternil^'. C'est ci (pii l'ail le grand caractère de cet livnu.e (lUc l.liii^lelar.i, •iculilliDunne de la reine