Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/195

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de colères eL provoqué trop d'admiralion pour «juc nous en voulions faire ici la critique. Nous nous contenions de l'exposer, pour pouvoir, en connais- sance de cause, comparer ces idées à celles de Ron- sard.

L'exposition des idées litléraires de Ronsard, ses vues sur l'iniilation des anciens, sur le poënie épique, sur les conditions des beautés de la poésie, sont renfermées dans la préface de ses Odes, dans celle de la Franciade et dans son Art poétique.

Il est inutile de dire que le côté dramatique de la poésie lui a complètement échappé : il ne s'est occupé de cette lutte active entre nos deux natu- res, de ce dualisme^ qui amène un conflit perpétuel, que comme peuvent le faire tous les poètes, en lui consacrant de temps en temps un vers dans un accès de tristesse.

Le but unique de sa théorie, c'est l'imitation des anciens; c'est l'abandon des coutumes des ]J0t'7as- tres, et l'introduction dans notre langue des beau- tés littéraires de la Grèce ou de Rome. La vérité, ce que les modernes appellent la couleur locale, l'é- lude du temps où l'on vil, du milieu où se passent les scènes que l'on veut peindre, ne lui importent, en rien. Ce qui le préoccuj e le plus, c'est la forme antique, le côté extérieur des beautés classiques;