Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/211

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Dans Marion Delorme, il parle de l'âme, qui lève du doigt le couvercle de pierre. On le voit, le procédé est toujours le même. Pour amener l'émo- tion, il a recours à la sensation et il lui fait appel par tous les moyens imaginables.

Ronsard et Yiclor Hugo ont donc été ainsi amenés, par leurs théories préconçues, à faire plus d'une fois fausse roule. Lun, partant d'un principe vrai, l'admiration de l'antiquité, mais disposant d'instruments imparfaits, n'a pu réussir à accli- mater définitivement chez nous le lyrisme pinda- rique, et a, somme toute, échoué dans son entre- prise; l'autre a trop souvent recours à des procédés; faisant des sensations un perpétuel usage, il les émousse et, pour les ranimer, est obligé de pro- diguer les métaphores les plus heurtées, les images les plus étranges, et finit trop souvent par confiner à l'incompréhensible.