Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/214

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h beau rhythnie, si souvent cité, de l'ode en l'hon- neur des Valois :

Comme lin qui prend une ooupe,

Seul honneur de son trésor,

Et, (le rang, verse à la Iroupe

Du vin qui rit dedans l'or.

Ainsi, versant la rosée

Dont ma langue est arrousée.

Sur la race des Valois,

En son doux nectar j'abbreuve

Le plus grand roy qui se treuve

Soit en armes, soit en lois.

Ce rhylhme, repris par Maliierbe, J.-B. Rous- seau, Lefranc dePompignan, Lebrun, est, à peu de chose près, celui qu'ont employé avec le plus de succès nos lyriques modernes. Aujourd'hui que la poésie se passe de la lyre de Pindare, de la voix de Chérouvrier et du luth de Marie Stuarl, il n'est cependant pas sans quelque intérêt d'étudier ces rhylhmes, remis en honneur dans notre siècle, et de comparer l'ui-age qu'en ont fait les poètes des deux époques.

Tous deux ont certainement, à un frès-liaut degré, le sentiment rhythmique; leur mesure est toujours nel le et accusée : la strophe de dix vers, (iiie nous citions tout à l'heure, a été Irès-heurcu- sèment reprise par Hugo, qui Ta reproduite telle