Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/223

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nous parle des célestes chandelles, du soleil per- ruque de lumière, des scadrons de gens d'armes pourfendus par le fer ; que Victor Hugo emploie des termes techniques comme Almojarifazgo, ou qu'il écrive dans Ruy-Blas :

La maison de la reine ordinaire et civile . Coûte par an six cent soixante-quatre mille Soixante-six ducats.

ce n'est pas là que je les accuserai le plus de man- quer de goût. Ronsard n'est assurément pas respon- sable de l'acception ridicule qu'on donna après lui à des mots, usités de son temps ; et Hugo a stricte- ment le droit de faire entrer tout ce qu'il veut dans un vers. Mais tous deux, trop souvent, ont recours à des images faussesou triviales. L'un,parexemple, dira, en s'adressant à Paris :

Tu as le dos fendu d'une rivière.

Ton ventre est plein d'artizans et d'ouvrages.

ou, en parlant à un prince :

Or, il est temps que ce propos je change, Pour reviser au blanc de ta louange, Dont en tirant je m'étois escarté;

OU bien, il montrera le Cyclope amoureux, versant