Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/250

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— 258 — une giiorro civile s'allume, et, en face des Iliigue- nols, la Ligne est formée.

Je suis loin de due qu'il n'y eut aucun patrio- tisme au seizième siècle, j'indique seulement qu'il n'élait pas tout à fait alors ce qu'il est aujourd'hui, et qu'il ne j)ouvaitpas l'être, si l'on considère l'élat du pays. Il était pins restreint; on était plus atta- ché qu'aujourd'hui à sa province, et l'amour qu'on éprouvait pour la France, se confondait avec l'amour qu'on portail au monarque.

La physionomie du gentilhomme Vetulômois pré- sente au plus haut point l'expression de ce type que je viens d'esquisser. Pour Ronsard, poëte de la cour, élevé, pour ainsi dire dans son sein, le roi et la France ne font qu'un ; l'un est la vivante image de l'autre, que le roi s'appelle Henri, Charles ou François. Il est toujours à leurs ordres : il chantera sous leur inspiration ; il leur dédiera ses poèmes ; il dira à Henri II :

Comme on voit la navire alleiidre bien sonveni, An premier front dn port, la condnitc dn vent... Ainsi prince, je snis sans bouger attendant Que la fineur royale aille, un jour, commandant A ma net (l'eiilreprendre un cliemiu bonorable, Du costé f|iie le vent liiy sera favorable.

11 dira en parlant de la F ranci ad e :