Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/268

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Cello conviction esl si forle chez l'éciivain, qu'elle va jusqu'à lui faire commettre un étrange anachro- nisme dans Ilernani, où Charles-Ouint, rêvant (levant le tombeau de Charlemagne, à Aix-la-Cha- pelle, s'effraie à la pensée de la puissance popu- laire :

Ati ! le peuple, Océan, onde sans cesse émue. Où l'on ne jette rien, sans que tout ne remue; Vague cpii broie un trône ou qui berce un tombeau ; Miroir où rarement un roi se voit en beau, etc.

Il est probable que Charles Quint avait d'autres préoccupations au moment de son élection, que de méditer philosophiquement sur la puissance des peuples, et que, d'ailleurs, il redoutait bien plus la France, l'Angleterre, la Turquie et la Réforme que les mouvements populaires,

FjO poëte essaie bien de tenir la balance entre les deux parties; il proteste, dans la pièce citée plus h;mt (7 août 1829), de la loyauté de ses inten- tions; dans la })ièce qu'il composa à propos de la mort de Charles X, qui l'avait protégé, craignant de recevoir le reproche d'ingratitude, il le pré- vient et s'efforce de s'en disculper, en accordant des éloges au roi mort en exil, en lui offrant, selon son expression :

Ilii laniitoau «le vrloins pour orner son cercueil.