Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/71

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— 50 — qui se sont rendues célèbres, riinc, par son talent d'écrivain, l'autre, par ses désordres, éclipsée par elles, la duchesse de Berry, fut une des femmes les plus distinguées de son temps. Elle sut faire de Bourges un centre intellectuel, qui rivalisa avec Paris et Nérac. Ce fut à sa lulélaire influence que Bonsard dut, comme poëte, les premières faveurs d'ilenii II. « Bonsard, dit ]\l. Blanchemain, eût succombé sous une raillerie appuyée par un sourire du roi, si la duchesse de Berry, la belle Marguerite de France, n'eût elle-même pris en main la défense de son auteur préféré. » On peut voir, comme preuve manifeste de l'intérêt qu'elle portait à Bon- sard, la lettre adressée à la reine-mère, conservée à la Bibliothèque nationale et })ijbliée dans l'édition elzévirienne. Disons en passant, au sujet de cette princesse, que quelques critiques ont été jusqu'à se demander si elle n'avait jamais inspiré à Bon- sard que du respect et de la vénération ; ils crurent voir percer, sous ces voiles, un sentiment plus tendre, et ils remarquent que les sonnets, adressés à Sinope, parurent l'année même où la princesse épousa le prince de Savoie. Que faut-il conclure de ces coïncidences? Nous ne savons; mais il nous semble qu'il est de ces mystères que l'on ne doit pas chercher à pénétrer, et qui gagnent à rester dans le vague d'un demi-joui". — Ne demandons pas aux