Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/84

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Charles Nodier croyait qu'elle avait nom Marie de Marquetz, parce qu'il avait eu entre les mains un livre d'heures, ayant appartenu à une personne de ce nom, religieuse dans un couvent de Poissy, et où se trouvent des vers manuscrits, qui semblent écrits de la main de Ronsard. Mais ce n'est là qu'une hypothèse assez vague

Il faut convenir que jusqu'ici le poëte est mal- heureux en amour : si Cassandre l'a dédaigné, Marie va jusqu'à en aimer un aulre, et cet autre, c'est Charles de Pisseleu, cousin de Ronsard :

Je l'appeloy ma vie et te uoniinoy mon cœur,

dit-il avec tristesse, dans le Voyage à l'ours.

Mon œil, mon sang, mon tout, mais la haute pensée N'a voulu regarder chose tant délaissée ; Ains, en me dédaignant, tu aimas autre part Un qui son amitié chichement te départ.

Cet amour malheureux dura six années; nous aurons occasion d'y revenir en parlant, en temps opportun, de la mort de Marie et de celles qui lui succédèrent dans la laveur du poëte; revenons, pour le moment, au poëte lui-même.

Nous arrivons à l'heure de sa vie où il ressentit