Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/95

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— 85 — à peu prè^ certain que M.iric recul, à la cour de France, des leçons de Ronsard), ne sont-ils pas tou- chants? Et n'est-ce pas, aux yeux de la postérité, un plus grand titre de gloire, d'avoir consolé la capti- vité de la reine d'Ecosse, que d'avoir été, pendant vingt ans, le chantre attiiré de la maison de Valois. Marie, au reste, ne se montra pas ingrate envers son ancien maître. Binet raconle, qu'en récompense de son inébranlable dévouement, elle lui envoya, par l'entremise de son écuyer, le sire de Nau, mi objet d'art de grande valeur, représentant le Par- nasse et Pégase, avec cette inscription : A Ronsard, l'Apollon de la source des Muses.

La rivale de Marie-Stuart, Elisabeth, élait, elle aussi, admiratrice passionnée du talent de Ronsard, et sans se montrer, paraît-il, jalouse de la préfé- rancedu poëte pour Marie,ellelui fît présentd'unsu- perbe diamant, « auquel elle comparait ses écrits'. » Mais, de tous les princes, français ou étrangers, celui qui lui montra le plus de bienveillance, et avec lequel il vécut dans la plus grande intimité, c'est assurément Charles IX.

Ce malheureux prince, qui, s'il eut régné dans des temps j)his prospères, aurait peut-être été un monarque distingué, n'apparaît dans l'Iiisloire que

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