Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 84 — comme le jouet des partis et la victime des passions qui divisaient la France. Livré à lui-même, dans un temps calme et paisible, il eût sans doute tout fait pour encourager le développement des letties, puisque, au milieu des guerres civiles et du trouble général de la France, il n'eut pas de passe-temps plus agréable que de s'entretenir avec les poètes, et même de se mesurer avec eux.

Ronsard cbante ainsi son règne dans l'épitaphe de la maison de Valois :

En pleurant, il vcslil la dignité royale. Comme présagiant sa fortune fatale :

Tout se rua sur Iny

Ce roy, presques entant, vil sa France alhuiiée,

Et ville contre ville, en factions armée

Je me trouvay deux fois à sa royale suite, Lorsque ses ennemis lui donnèrent la fuite, Quand il se [lensa voir, par trahison surpris. Avant (ju'il i)usl gaigné sa ville de Paris ; Il fut prince bien né, courtois et débonnaire, D'un esprit prompt et vif, entre doux et colère..,

Il aima la justice; éloquent et discret,

El surtout amateur des Lettres cl des Muscs

Qualoizc ans, ce bon prince, alègre je suivy ; Car, autant qu'il fut roy, autant je leservy; 11 faisoil de mes vers el de moy telle estime. Que souvent sa Grandeur me lescryvoil en rymc.

Nous avons conservé cette correspondance enlr^